Une opinion majoritairement favorable aux transports en commun et au vélo
8 Français sur 10 jugent souhaitable un avenir où la majorité des déplacements seront réalisés en transports en commun ou via des mobilités actives (vélo, marche).
Plus d’un quart des Français (28%) déclarent déjà utiliser les transports en commun au quotidien, et 26% se disent prêts à les privilégier à la voiture. Une majorité (52%) des Français les considèrent propres et bien entretenus, et seuls 42% ne les jugent pas fiables. Et l’expérience favorise l’adhésion : ces avis positifs sont nettement supérieurs chez les usagers.
L'étude révèle néanmoins un frein à l’adoption massive des transports en commun : 51% des enquêtés déclarent “préférer les transports individuels plutôt que collectifs car ils n'aiment pas voyager avec d'autres gens”. La promotion du covoiturage avec des personnes que l’on connaît - voisins, collègues de travail – peut permettre de dépasser cette réticence, en faisant des économies : 67% des Français considèrent que le covoiturage est le meilleur moyen de réduire les coûts de la voiture.
Si le vélo, électrique ou traditionnel, est encore minoritaire dans les pratiques quotidiennes (11% des Français), ce sont jusqu’à 4 Français sur 10 qui considèrent le vélo électrique comme une alternative crédible à la voiture. Le principal frein au développement du vélo est la perception d’un danger : trois quart des Français (75%) le considèrent comme dangereux. Le développement des infrastructures est le levier clé de la sécurisation, et de la généralisation de la pratique du vélo : 78% des Français se disent favorables au développement de pistes cyclables sur l’ensemble du territoire.
Le train gagne du terrain
Sur l'avion, l’étude montre une réelle évolution des mentalités : 35% des usagers réguliers de l’avion déclarent culpabiliser à cause de son impact environnemental, et une majorité des Français (52%) se disent prêts à prendre le train plutôt que l’avion pour un même trajet.
Du côté du train, le frein à la transition est aussi économique : pour 56% des Français, le coût des billets est trop élevé en comparaison de l’avion.
Transition des mobilités : l’action de l’Etat est attendue mais déçoit
L’État demeure le premier acteur attendu pour développer les mobilités durables, mais son action est jugée sévèrement : 57% des Français considèrent que l’Etat n’agit actuellement pas ou pas assez en faveur d’une mobilité plus respectueuse de l’environnement.
Sur le podium des acteurs perçus comme les plus engagés, on trouve les sociétés de covoiturage, les associations et militants du mouvement climat, et la SNCF, suivis de près par les collectivités territoriales.
Faire bouger les Français : une typologie pour des trajectoires adaptées
L'analyse des 6 familles de valeurs identifiées dans la société française par Destin Commun permet de comprendre la complexité du rapport des Français à la mobilité, et de tracer des voies vers une transition apaisée.
- Les Militants désabusés, dans une vision systémique, privilégient l’action de l’Etat, mais sont eux-mêmes les plus enclins au changement, et à l’adoption de mobilités collectives.
- Les Stabilisateurs sont adeptes de la voiture, mais pragmatiques dans leur rapport au changement. Préoccupés des générations futures, ils sont ouverts à la rencontre de l’autre.
- Les Libéraux optimistes, hyper-actifs et technophiles, sont les premiers promoteurs du vélo électrique. Mais entre intention et action, leur dissonance est récurrente.
- Les Attentistes, les plus jeunes, ont un rapport individualiste au changement. Si leur autonomie et leur porte-monnaie sont préservés, ils peuvent évoluer.
- Les Laissés pour compte, défiants, veulent rester au volant de leur vie. Mais ils sont étranglés par le coût des carburants. Pour qu’ils passent à l’électrique, il doit être économique.
- Les Identitaires, plus âgés et moins urbains, ont un rapport défensif à la voiture, symbole de leur mode de vie. Mais ils sont aussi les premiers à marcher, et le retour à la nature les séduit.